HASTA EL PUERTO - VALENCIA
Le circuit de formule 1 de Valencia (ES) comme amorce d’un projet et la base d’une réflexion sur le devenir des quartiers maritimes face à la pression exercée tantôt par les villes, tantôt par les ports.
Ce questionnement ayant une résonance possible sur plus de 1000 km de côtes.
Quel avenir pour ces quartiers? Comment recréer un dialogue entre port et habitants? Quel avenir commun leurs proposer?
Ici à Valence, le quartier de Nazareth est fortement confronté à cette problématique. Ce quarier trouve comme seul contact avec le port la présence d’un mur aveugle qui affirme de façon abrupte la pression foncière des activités portuaires. De surcroît, Les emphytéose cédées par le port lors de la crue de 1957 afin de reloger dans l’urgence la population valencienne arrivent à terme. Le port reprenant ses droit a déjà détruit des maisons.
Le centre de loisir de Benimar, haut lieu balnéaire d’antant est désormais fermé. Ce lieu fonctionne comme un enclave dans le port, à la manière d’une zone neutre.
C’est donc un lieu idéal d’expression, d’autant plus qu’on vient y effleurer le port.
D’abord une information de la population par le biais de flyers et l’organisation d’un rendez vous pour ôter le cadenas du centre de loisir de Benimar.
Puis d’un acte de résistance par l’érection rapide d’une vigile de façon quasi clandestine en une nuit. Réponse à l’urgence de la situation.
Enfin une appropriation de la structure/squelette par les habitants qui lui donneront peau et âme, vers une possible résilience du quartier face au port.
L’intervention sera humble s’exprimant à la manière d’un point d’acupuncture. Le chemin emprunté pour la rejoindre prendra la forme d’un ponton qui soulignera «el camino hacia el mar» révélant le caractère historique de la parcelle. Cependant un minimum d’emprise en sol sera exercée, pour laisser la parcelle vierge, territoire de tous les possibles.
Cette structure sera aussi la démonstration d’une main tendue, pour essayer d’aller chercher le port et embrayer un éventuel futur dialogue. Benimar champ d’investigation des possibles et d’expériences, pouvant devenir à terme le témoignage d’une cohabitation réussie entre port et ville réconciliés.
« L’homéopathie incite le corps malade à trouver son propre remède et à se guérir lui-même : la trace la plus ténue de substance est suffisante pour provoquer son action. Il ne faut donc pas terminer définitivement une architecture ou un urbanisme mais lui proposer l’organisation la plus légère pour éveiller sa propre créativité ».
« À l’instar de la médecine, la plus petite substance architecturale devrait être administrée à l’organisme pour qu’il se trouve encouragé à s’architecturer lui-même jusqu’à sa guérison ».
Lucien Kroll, Tout est Paysage